18.00 sonne, c’est l’heure de récupérer mes naines. Tout d’abord l’ainée à la garderie parce que si je dépasse l’heure, j’ai le droit de signer un mot de retard. Ensuite la cadette à la crèche et là… c’est le drame !
4 morsures… Ca commence à faire beaucoup.
Pour le coup, je suis un peu désemparé et je me dis que cette année va être loooonnnnggguuueee. Trop longue.
Il y a deux ans, j’avais demandé une jolie petite fille aux yeux bleus et aux boucles blondes et voilà que je me retrouve avec un bébé alligator.
Premier réflexe : Dr Google. C’est peut être pas la meilleure idée car il y a vraiment de tout et surtout n’importe quoi pour le coup. Sujet forcément traité avec beaucoup de pathos par des mamans inquiètes. Plutôt du côté de l’enfant mordu que du mordeur. J’ai eu un grand moment de solitude quand une mère conseillait à un parent « victime » d’écrire à la mairie dont la crèche dépendait pour qu’elle fasse quelque chose. J’espère qu’on en est pas là.
Deuxième réflexe : l’introspection. Qu’est ce que cela veut bien dire ? Un appel à plus d’attention ? Peut-être. c’est sûr qu’avec une grande soeur chouineuse (et qui parle) on a peut être trop l’habitude de la laisser s’occuper toute seule.
On ne va pas se laisser abattre : mise en place d’un plan d’action. Dès que je finis ma mission (c’est à dire la semaine prochaine), je passe plus de temps avec elle. Et puis si ça ne marche pas… et bah on ira voir quelqu’un. Je suis sûr qu’il suffirait de presque rien. On sent qu’elle a envie de s’exprimer mais qu’elle n’arrive pas à le faire autrement qu’en mordant. Ce qui est rageant pour nous, c’est qu’on est sûr de rien alors qu’il faudrait… Au moins pour donner le change aux parents en face.
Car, un malheur n’arrivant jamais seul, il a fallu que j’arrive en même temps que le père du gamin que mon affectueuse cadette couvre de morsure. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai passé un bon quart d’heure à discuter avec lui. C’est pas un mauvais bougre, mais il a une vision de la vie un peu paléolithique, je trouve.
Après m’avoir dit que Cadette avait (encore) mordu son fils hier, j’ai le droit au chapelet des arguments culpabilisateurs de bon aloi du genre « Je comprend que ce n’est pas simple pour vous. Si mon enfant mordait, je serais mortifié« , ou alors « Nous, quand il a voulu se mettre à nous mordre on a sévi et il a arrêté » pour finir sur un magnifique « Il a toujours été très placide. Mais là, depuis quelques temps, il est agité, devient un peu violent. Il fait même des cauchemars en disant Cadette, Cadette et en montrant les morsures »
J’ai pas pu m’empêché d’imaginer le garçon écrire avec son sang sur les murs « Cadette m’a mordre » (oui, je sais, l’ironie est mon principal mécanisme de défense). Je me dis que si ma fille était si anxiogène, le gamin râlerait plus pour aller à la crèche, non ?
Encore une fois, je comprend sa colère. Cependant, j’ai été un peu surpris par sa conception de l’éducation où il faut que ça file droit. Il me dit, sans détour, que lorsque son fils a essayé de le mordre une fois, il l’a mordu pour qu’il comprenne que ça fait mal. Quand, benoîtement, je lui ai demandé pourquoi il faisait ce qu’il interdit à son fils (mordre), il me répond qu’il est Dieu le Père, l’autorité suprême (en gros, c’est comme ça et pas autrement). Ca va être drôle à l’adolescence
J’ai bien essayé de lui faire comprendre que la morsure était l’expression de quelque chose, cependant, je pense que ça ne l’a même pas interpellé. Peut-être parce que cela suppose une certaine forme de remise en question ? Là, il faut que cela file droit. Si l’enfant mord, c’est qu’on a raté quelque chose (enfin, surtout nous, parce que pour lui, la question ne semble pas se poser).
Je n’aime pas être dans ce genre de situation. C’est pas drôle, non plus, d’être de ce côté de la morsure. Qu’il y ait de la colère en face, je veux bien comprendre. Mais que cette colère soit une façon de se dire « Nous ça ne nous arrivera pas, on est de bon parent« , ça passe moins.
Bon, je vais éviter de verser une larme (de crocodile). Je vais me préparer psychologiquement aux goûters de l’Ainée avec ses copines demain.
C’est pas une vie d’être père !
Quand j’avais 2 ans, Cousin Débilos m’a mordue dans le dos. Il ne voulait pas me lacher et il a fallu que sa mère et la mienne nous séparent en m’arrachant un morceau de peau appréciable au passage. Lui il a été traumatisé, moi pas du tout.
Son petit frère aussi était un mordeur (mais jamais sur moi), sa mère avait tenté la technique de « je te mords pour te montrer ce que ça te fait! » … bah sans effet.
(Sinon je connais une fille quand elle était petite, pour exprimer sa frustration elle se fracassait le crane par terre ou sur les murs … c’était pas très facile à assumer pour les parents en public)
Tu es en train de me dire que je suis chanceux?
Non. J’ai oublié d’écrire la fin de mon commentaire.
Je voulais te dire que meme le fils de monsieur parfait ne doit pas etre parfait et que peut etre qu’il se tape le sol par terre lui au lieu de mordre les autres…
(Ta cadette est peut etre amoureuse de son fils? 😉 )
ca m’emmerderait de l’avoir comme père de gendre
Ah Ah, les pères culpabilisent aussi, alors… Moi ils ne mordent pas mais l’ainé n’a pas une scolarité standard alors on me couvre de « bons conseils ». Tout à fait dans le genre de ce papa. Mais moi ce sont des mamans.
Je ne vois pas pourquoi on ne culpabiliserait pas. On ne l’exprime pas forcément de la même manière.