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In plop we trust

mai 14, 2012 ~ 10 Commentaires ~ Par Greg

Les billets qui vont suivre sortent un peu du champ de la parentalité pour traiter d’un sujet un peu plus « personnel ».

C’était il y a trois ans. A l’époque, j’étais un cadre à fort potentiel et mon patron m’a proposé de prendre sous ma responsabilité la démarche qualité ISO 9001 de l’entreprise. Proposition que j’avais rapidement accepté tellement je tournais en rond dans ce que je faisais (pas comme si mon N+1 avait un problème dans la délégation des responsabilités et de la gloire. Mais bon, un patron, soit on en dit du bien, soit on en dit rien. Passons…). C’est ainsi que je me retrouve à subir profiter d’une formation sur la démarche qualité en tête à tête avec un consultant qui est devenu rapidement un copain.

Sur la fin de la formation, le consultant me demande pour la prochaine séance de réaliser une « cartographie des processus » qui est un schéma permettant de distinguer les différents métiers de l’entreprise et comment ils s’articulent entre eux (dit comme ça, c’est sinistre mais au fond, c’est passionnant). Sauf que sa carto, je l’ai fait en 10 minutes chrono crayon levé sur un paper board.

Silence…

A voir sa tête, il ne s’attendait vraiment pas à une réponse aussi rapide (et apparemment aussi satisfaisante). D’un autre côté, je n’avais fait que mettre en forme des constats déjà fait vu que j’étais dans la boite depuis pas mal de temps, j’avais déjà tout en tête. Mais cela n’avait pas l’air de le rassurer. Et là, il me balance tout de go : « Tu es neuro-droitier ? »

Silence…

Je me suis toujours considéré comme un gaucher contrariant, alors s’entendre dire qu’on est droitier, même du neurone, ça m’a surpris. D’autant que je n’avais absolument aucune idée de ce dont il me parlait. Et pourtant, c’est pas comme si j’avais étudié le cerveau dans tous les sens à la fac (je suis neurobiologiste… à la base).  Mais là, la totale impasse.

Tout d’abord sceptique, je me met à chercher ce que l’étiquette qu’on venait de me coller sur le dos voulait dire et je tombe, par hasard sur un livre d’une psy Béatrice Millètre : Petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués qui traitait spécifiquement du sujet (et que je conseille chaudement pour des raisons que je détaillerais plus tard). Et c’est ainsi que je suis rentré par la petite porte dans le monde des surdoués, des précoces, des « qui pensent pas pareil ».  Et quand je parle de monde, je devrais plutôt parler de nébuleuse parce qu’entre neurodroitier (ND), haut potentiel (HP),  haut quotient intellectuel (HQI), atypique personne dans l’intelligence et l’émotion (APIE), Brillant Bosseur (BB), surdoué, précoce, zèbre et j’en passe, chaque auteur y va de sa petite étiquette.

Tant que j’y suis, un petit message pour tous les psys de la terre qui écrivent sur le sujet. Je ne doute pas qu’il y ai un monde entre un ND et un APIE, mais par pitié, mettez vous d’accord sur un terme générique quand vous faites de la vulgarisation : ça permettra à de nombreuses personnes qui s’interrogent d’avoir les idées claires et ça donnera moins l’impression d’une guerre marketing.

Bref…

Mon gros problème avec ce genre de sujet, c’est que je ne sais pas ce qu’est l’intelligence. Et j’ai eu le même réflexe que beaucoup de personnes, j’ai multiplié les lectures… J’aurais pas dû. Non seulement, on se perd dans la jungle des termes et des concepts mais je  n’ai jamais été content de ce que je lisais sous prétexte que je ne me reconnaissais pas à 100% dans les bouquins et ce que je reconnaissais, c’était souvent à contre-coeur. En gros, je rejetais la remarque du consultant tout en me disant que peut être qu’il avait peut être raison (si ce n’est pas malheureux…).

La mère de mes enfants m’avait proposé de passer des tests pour être sur. Mais me connaissant, j’aurais été capable de rejeter les résultats les plus élogieux sous prétexte que je ne voulais pas y croire. J’ai alors pris mon courage ainsi que mon téléphone à deux mains pour prendre rendez vous avec Béatrice Millètre pour être fixé sur mon cas. J’avais beaucoup aimé son livre principalement parce qu’il ne donnait pas l’impression d’être « stigmatisé » par une étiquette. Je m’attendais à ce qu’elle me propose de passer des séries de tests et d’entretiens pour comprendre précisément si je suis comme ci ou comme ça. Il n’en était rien. Après m’avoir longuement écouté elle m’a juste dit « Si vous pensez l’être, c’est que vous l’êtes sûrement ».

Je dois avouer que j’ai été un peu déçu par la réponse parce qu’elle ne répondait en rien à mes nombreuses questions. D’un autre côté,  l’intelligence ne peut pas être rangée dans des cases. C’est quelque chose de tout en nuance et il faut accepter si une couleur est plus prononcée que chez les autres. Accepter… La belle affaire. Je me suis toujours senti en décalage avec les personnes que je fréquentais… mais de là à dire que je puisse être différent.

On m’a toujours reproché de me disperser au niveau de mes études et de mes expériences professionnelles et là, j’apprend qu’il s’agit plutôt d’une façon d’apprendre différente : j’ai besoin d’embrasser l’ensemble de mon sujet pour me sentir à l’aise.

On m’a toujours reproché d’en faire le minimum à l’école (alors que j’ai toujours eu de bonnes notes) et là, j’apprend que je serais quelqu’un d’intuitif : la réflexion ne se fait pas au niveau conscient (un peu comme un antivirus qui tourne en tâche de fond).

On m’a toujours reproché d’être lent pour travailler (même si j’ai été rarement en retard) et là, j’apprend qu’il s’agit d’une façon de penser différente : quand je fais un travail, j’ai besoin d’avoir une idée du résultat final et quand je l’ai, j’accouche du résultat en bloc comme si je pondais quelque chose. Mon pote consultant utilisait une onomatopée pour parler de ma façon de bosser. Il disait que je faisais « plop » (Au passage, regardez cette pub SNCF. Vous aussi vous entendrez plop).

Ce qui devait arriver arriva, j’ai un peu tout rejeter en bloc, d’autant que c’est à ce moment là que se posait la question de ma démission pour suivre ma femme en province. Ca faisait un peu beaucoup à accepter d’un coup. Accepter cette différence, c’est prendre le risque de passer pour quelqu’un qui se la raconte. En France, l’intelligence, c’est comme l’argent, on n’en parle pas.

 Et puis j’ai fais une rencontre, qui m’a permis d’avancer dans ma réflexion…

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Classé dans Tranches de vie - Libellé 3615 Mylife, Neuro-droitier, surdoué
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6 Commentaires

  1. Aline's Gravatar Aline
    27/11/2012 at 00:52 | Permalink

    Je viens de faire cette découverte moi même (il y a moins d’une semaine) et j’en suis déjà à la phase de doute (sûrement car « Le cerveau en arborescence [ie neuro-droitier] est une usine à fabriquer du doute et des questions »).
    Je me dis simplement qu’il n’est pas question d’être plus ou moins intelligent, mais de réfléchir voire de fonctionner différemment. Cela implique nécessairement une autre grille de lecture que celle d’un neuro-gaucher, que nous nous sommes efforcés d’intégrer toute notre vie, dont il est difficile de se débarrasser des réflexes que cela (ou plutôt nous-mêmes) nous a inculqués.
    Être neuro-droitier présente certains avantages par rapport aux neuro-gaucher – comme le fait de réfléchir plus vite, de donner « intuitivement » les bonnes réponses – mais aussi certains inconvénients – comme la remise en question permanente d’absolument tout, la quantité parfois envahissante ou submergeante d’idées à traiter en permanence, ou le sentiment perpétuel de culpabilité dû à cette impression de ne rien faire ..
    Ce n’est ni mieux ni moins bien, simplement différent. Néanmoins je pense qu’il est bon de le savoir pour éviter sentiment de frustration ou d’incompréhension, et mettre des mots sur ce sentiment de décalage si présent.

    Au plaisir d’en discuter plus avant,
    Aline

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      27/11/2012 at 01:04 | Permalink

      Si vous avez des questions, je me ferais un plaisir d’échanger avec vous

      Reply
      • Aline's Gravatar Aline
        27/11/2012 at 01:27 | Permalink

        J’en ai évidemment plein, mais pour le moment elles s’adressent plus à moi même !

        Reply
        • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
          27/11/2012 at 01:29 | Permalink

          si je puis me permettre ce conseil, sortez vos questions de votre tête. Ecrivez les et osez les exposer à autrui. Si elles restent dans votre tête vous n’avancerez pas

          Reply
          • Aline's Gravatar Aline
            27/11/2012 at 01:44 | Permalink

            Merci du conseil, néanmoins je vous rassure, c’est en cours. J’ai la chance d’être (et de m’être) entourée de neuro-droitiers, ce qui facilite les choses, ainsi que de gens ouverts d’esprit !

          • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
            27/11/2012 at 12:26 | Permalink

            ma porte est ouverte :-)

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  2. Je suis neuro-droitière (part 4) | Heaven can wait on 19/05/2012 at 16:45
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