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Des difficiles conséquences du coming out

mai 18, 2012 ~ 18 Commentaires ~ Par Greg

Se reconnaître différent n’est pas évident à (di)gérer : la douce quiétude de la normalité, le sentiment permanent que l’on est pas aussi « extra-ordinaire » mais surtout, il y a le regard des autres. C’est terrible ça, le regard des autres, surtout quand on parle de surdoué. Même si les gens sont polis, j’ai toujours eu l’impression que lorsqu’on se déclare surdoué, c’est synonyme de « je me la raconte ». Le mot « surdoué » y est pour beaucoup, je pense, mais les autres n’apportent par grand chose.

Ce n’est pas que je sois plus intelligent qu’un autre (enfin, ça dépend de l’autre :-) ). C’est juste que j’ai tendance à penser les choses de manière globale. Au lycée, j’étais incapable de faire mes disserts sous le format thèse puis antithèse puis synthèse. Je commençais pas la synthèse et j’étais bien embêté pour expliquer comment j’avais fait pour arriver à ces conclusions. Résultat, je me tapais de 10/20 parce que le prof trouvait que mes disserts se tenaient, mais que cela manquait de développement. La tenue de ce blog est un autre exemple. Chaque billet est une lutte : c’est jamais bien écrit, je passe un temps infini à regarder mes sources, les sources de mes sources, les critiques de mes sources… D’un billet par semaine, j’arrive royalement à un par mois. Faut que je me fasse une raison :-)

Dire que l’on est précoce à 35 ans, ça fait doucement rigoler et je ne parle pas de zèbres ou de neuro-droitiers, parce que là, ça fait carnaval. Alors on cherche des mots à mettre sur ce que l’on ressent et donc on lit. Et des livres sur la douance (que je n’aime pas ce mot. A chaque fois que je dis « douance », je rajoute « de salon ». J’y peux rien, c’est plus fort que moi), il y en a un paquet (une petite liste ici).

J’ai pas tout lu, mais j’ai quand même l’impression que ça dit souvent la même chose, mais pas avec les mêmes mots : être surdoué, ce n’est pas synonyme de réussite. Être surdoué, c’est avoir une très forte émotivité. Être surdoué, c’est être un peu paumé. Mais heureusement nous ne sommes pas seuls, il y a les psychologues ! Parce qu’il ne faut pas se leurrer, la douance (classique) c’est aussi un business. Entre les livres, les consultations, les associations… C’est un budget. N’oublions pas les sacro-saints tests qui vous permettent de savoir comment vous êtes surdoué et surtout combien (tout bon surdoué doit au moins avoir 130 de QI). Au final, on ne sait pas trop si on est Précoce ascendant Zèbre,si on a le HP en trigone avec le ND (pour rappel) ou si l’on est tout simplement un « normopensant » qui se prend la tête pour pas grand chose (car oui, il existe un terme pour les non surdoués, sympa non ?)

Je reconnais être un peu (beaucoup) critique, mais non seulement tout ce bazar ne m’a pas aidé à y voir clair, mais il ne m’a pas aidé non plus à savoir quoi faire de sa différence. Parce que c’est bien beau d’admettre qu’on puisse penser différemment, mais pour faire quoi après ? Faut il en parler autour de soi ? Comment trouver sa place dans une société qui vous regarde bizarrement ? Quel impact cela va avoir sur ma vie pro/perso ? Suis je différent par rapport à avant, quand je ne savais pas ? (à lire certains forums, on se demande). Vous allez me dire que je n’avais qu’à aller chez le psy pour avoir mes réponses, mais à 90 € la séance sans garantie de réponse, ça me faisait un peu mal de faire une thérapie, même courte, alors que je ne me sentais pas malade, juste perdu. Je suis donc resté plusieurs mois avec une pelleté de questions qui tournaient dans ma tête (je précise qu’en même temps, ma boite venait de se faire racheter et la question de ma démission se posait pour permettre à ma femme de prendre un poste en province – Pour rappel).

Je me suis trouvé face à un drôle de paradoxe. J’étais un peu paumé et je ne voulais pas en parler à mes proches. La peur sûrement. Peur de leur jugement. Peur qu’ils ne comprennent pas.  Je pense ne pas trop me tromper en disant que j’étais proche du fond quand ma route a croisé celle d’une personne formidable qui m’a littéralement pris par la main pour me sortir la tête de l’eau. Elle a tout simplement pris le temps de m’écouter sans me juger (alors qu’elle n’a jamais fait de psycho :-) ) A posteriori, je dois reconnaître que je n’ai pas toujours été super classe avec et que j’ai pu me montrer particulièrement odieux. Abnégation, patience, écoute ont été ses principales armes pour me faire parler, faire sortir tous ce qui me traînait dans la tête et sur le coeur. Si je ne répondais toujours sur le moment, ses questions me forçaient à trouver des mots pour lui expliquer. Ça m’a fait avancer, pas en me faisant comprendre que j’étais plutôt comme ci ou comme ça, mais en dédramatisant la situation. Ça m’a aidé à admettre. J’ai eu beau me défendre avec des « Oui mais », chaque parcelle de déni a été méthodiquement labourée.

Cette personne m’a également aidé à en « m’obligeant » à en parler à ma femme, à ma famille, à mes amis… J’ai crû qu’ils allaient me rejeter, balayer ça du revers de la main ou se moquer et, à ma grande surprise, il n’en fut rien. Ma femme a lu quelques livres sur le sujet et on en a discuté. Ma mère m’a dit que cela ne la surprenait pas (j’ai appris par la suite qu’elle m’avait fait passer un test de QI quand j’étais gamin o_O). La plus grande surprise est venue d’un de mes meilleurs amis qui m’a dit, avec un sourire rassurant, qu’il n’avait jamais compris pourquoi, avec toutes les idées que j’avais, je n’étais jamais devenu riche et célèbre. Au final, mes très proches avaient déjà plus ou moins intégré ce paramètre.

En regardant mon parcours pro, je me suis rendu compte que j’avais également plus ou moins intégré ce paramètre. Si je suis resté dans le même secteur d’activité (la santé), j’ai passé mon temps à multiplier les expériences différentes avec à chaque fois la volonté de l’aborder sous un angle différent. Aujourd’hui, si je devais dire ce qu’est mon métier (pas simple ça), c’est de décrypter les rouages du système de santé pour permettre aux décideurs de décider. Reste à savoir comment faire de l’argent avec ça :-) Et c’est justement l’objet de mes réflexions. Je profite de mon passage de PAF pour réfléchir à tout ça (rien de mieux que la vaisselle pour penser à son business plan :-) ).

Ce long coming-out m’a également permis d’identifier de mes forces et mes faiblesses. Et dans un processus de création d’entreprise, c’est précieux. Je sais par exemple que je serais incapable de mener cette création d’entreprise seul. Réfléchir, c’est bien, c’est quand il faut agir que ça pose problème. Procrastination, angoisse de la page blanche, insatisfaction chronique du rendu de mes productions… Tout est bon pour ne pas commencer ou ne pas finir mes projets. C’est un fait, j’ai besoin d’un « aide de camp » pour mettre en musique tout ce que j’ai en tête, quelqu’un qui ne se braque pas face à une approximation, qui ne passe pas son temps à râler sur les incohérences d’un formulaire… Bref, quelqu’un de complémentaire. Ne pas accepter cela, c’est se lancer dans la création d’entreprise avec une certitude d’échec (et niveau estime de soi, c’est pas génial). Y a des situations où je sais que j’aurais 100% de chance d’échec, alors autant les éviter.

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17 Commentaires

  1. Ondebranche's Gravatar Ondebranche
    18/05/2012 at 13:14 | Permalink

    Je me retrouve bien dans ce texte. 

    Le terme surdoué est pourri. Les autres ne sont pas vraiment mieux. HP est sans doute pas mal. Le mieux est d’avoir le temps de parler. 
    Un mot, même le meilleur, ne pourra pas résumer ça. 
    Je te rejoins aussi sur en parler ou pas. Ma femme est au courant parceque c’est par la question de mon fils aîné qu’on en est arrivés là, mais j’avais encore du mal à en parler très récemment. J’ai même failli ne pas réussir a lui dire que j’allais moi aussi passer le test comme mon gamin (je voulais en avoir le cœur net :p). Toujours cette espèce de honte, comme si je me la racontais. Mes amis les plus proches, à qui je dis tout, ne le savent pas. Ma femme et ma mère (c’est elle qui a ouvert la boite de Pandore) seules. 

    Jaime bien les anecdotes sur les dissertations. J’étais pareil, toujours un peu d’ailleurs. Parfois j’ai une synthèse qui tombe. Que je n’arrive pas à décortiquer, expliquer, amener. 
    J’ai un billet en préparation sur ce même thème. Ça fait trois mois que je n’arrive pas à le terminer :))

    Enfin, je plussoie sur la question du « et après ? ». Ravi d’avoir découvert une part de mon identité, intégré que nombre de mes maux sont liés à ça et que ça forme un ensemble, que je ne suis pas totalement dingue. 
    Mais maintenant j’aimerais bien que ça m’aide au moins autant que ça me pèse. 
    Ma femme aussi à confiance dans le fait qu’avec toutes mes idées, tout ça… :)))

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      18/05/2012 at 14:29 | Permalink

      Je ne pense pas qu’un test t’aide bcp. Je crois que ca permet surtout d’objectiver la difference pour dire aux tiers qu’on ne delire pas. Mais ce n’est pas ca qui te fera avancer.

      Reply
      • On débranche's Gravatar On débranche
        18/05/2012 at 14:43 | Permalink

        Je ne m’attendais pas à ce ça m’aide du tout. Juste objectiver en effet. Que je ne puisse plus me dire que je me fais des idées. Ça a bien marché.

        Reply
  2. Person who taked the hand's Gravatar Person who taked the hand
    18/05/2012 at 18:42 | Permalink

    J’espère que tu as conscience du chemin parcouru …
    (Je suis HP option psycho moi seulement 😉 )

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      18/05/2012 at 18:58 | Permalink

      Hôpital Psychiatrique option psycho ?

      Reply
      • Person who taked the hand's Gravatar Person who taked the hand
        18/05/2012 at 21:42 | Permalink

        (Oui je suis en hôpital psy section psychopathe 😉 )

        Reply
        • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
          19/05/2012 at 08:03 | Permalink

          Je me disais aussi…

          Reply
  3. lyjazz's Gravatar lyjazz
    11/07/2012 at 00:26 | Permalink

    Ah, ah, le ton m’a bien fait rire!
    Sinon….
    Je suis arrivée ici par La bouseuse, filant vers chez Catnat, retour chez La bouseuse, et me voici.
    Donc moi aussi, j’aime bien la source de ma source et je me perds dans les recherches, et j’ai besoin d’avoir une vision globale.
    Je rajoute que je sens à des km les gens qui sont neuro droitiers, que j’ai lu le livre de Béatrice Millêtre, puis prêté à une amie qui ne me l’a jamais rendu.
    Je suis même capable de parler à des parents de leur enfant en leur expliquant comment il réfléchit, juste après leur explication de son caractère, mais sans l’avoir vu.
    Pour finir j’aime beaucoup la conclusion, qui confirme ce que je me dis depuis longtemps : pas capable de faire seule malgré mon talent, mes idées, mes connaissances, mais j’ai besoin d’un coach, comme d’autres ont besoin d’un co équipier pour créer une entreprise.
    C’est très réjouissant de lire tous ces billets en grappe.
    pour ma part j’ai intégré les données, je n’ai pas du tout envie de passer les tests, je vis hors norme et de façon atypique, dans l’anonymat d’une ville, mes enfants atypiques sont aussi hors norme, et je reconnais avoir des amis neuro droitiers, les sentir à des km et savoir que je suis amie avec eux essentiellement pour cette raison….

    Reply
  4. valérie's Gravatar valérie
    31/12/2012 at 20:12 | Permalink

    Comme ce billet me parle…
    Je me suis posée la question quand mon fils ainé, puis le cadet ont été « diagnostiqués ». Ils avaient un mode de pensée, de raisonnement similaires au mien, avec les difficultés que cela a pu entrainer.
    J’ai trouvé ma place en prenant un travail où ma capacité à la synthèse et à l’analyse des situations complexes ont pu d’exprimer. Mais que de galères quand il s’agit de formaliser et de décortiquer…
    Puis, en en parlant, j’ai réalisé que la plupart de mes amis proches étaient dans la même configuration, en silence eux aussi.
    Je ne sais pas si c’est une chance ou un handicap, mais c’est une de mes caractéristiques alors il faut me prendre avec 😉

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      31/12/2012 at 20:37 | Permalink

      Content que vous vous sentiez moins seule :-) le coming out passe souvent par les enfants j’ai l’impression.

      Reply
  5. Magali's Gravatar Magali
    17/06/2013 at 13:57 | Permalink

    Comme ce billet me parle bis!!
    Pour moi aussi, la question s’est posée quand ma fille aînée a été « repérée » (même si ce terme ne me plaît pas parfaitement, je le préfère à « diagnostiquée », trop médicale à mon goût!)
    Et comment faire sans « aide de camp », quand on bosse seule à la maison? piouf! De mon côté, je sollicite les copines pour des lectures de mes productions à date fixe et heure imposée, pour enclencher le dialogue « imaginaire à distance »… et mettre un peu la pression! Mais là, encore, je vous lis en passant des commentaires des Copines de Causette à France Info et puis à vous….. Pour me rassurer, je me dis que c’est gentiment en train de bosser tout seul dans ma caboche, en attendant d’appuyer sur la touche « imprimer » de ma cervelle (pour mettre en action mes doigts sur le clavier!). Mouaif….

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      17/06/2013 at 14:20 | Permalink

      Exprimer ce que l’on a dans la tête est très compliquée. C’est un peu comme quand on passe d’une image 3D en 2D. On perd de l’information et c’est plus ou moins insupportable. Si tu trouves des gens pour te motiver, c’est parfait

      Reply
  6. OnDebranche's Gravatar OnDebranche
    18/06/2013 at 13:36 | Permalink

    J’aime beaucoup l’image du passage de la 2D à la 3D que j’utilise souvent.
    Le passage d’une perception linéaire / séquentielle à une perception en relief, où on ressent les choses, leur architecture, où on peut les manipuler.
    J’ajouterais aussi, gros vecteur de frustration pour moi, ces moments où ça va trop vite. Tu ressens des choses, ça fuse, et tu veux mettre en mots (pour expliquer, ou juste noter) mais tu ne peux pas.

    Reply
    • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
      18/06/2013 at 21:26 | Permalink

      Quand on se verra, il faudra que je te parle d’analyse en composante principale, tu comprendras rapidement pourquoi :-)

      Reply
      • OnDebranche's Gravatar OnDebranche
        19/06/2013 at 07:50 | Permalink

        Ça m’intéresse et m’intrigue car selon un premier coup de Google ça aurait trait aux maths et stats.

        Reply
      • OnDebranche's Gravatar OnDebranche
        19/06/2013 at 07:51 | Permalink

        J’ai posté trop tôt. Je voulais ajouter que donc je n’avais pas encore vu comment lier les deux sujets (enfin si mais de trop loin ;p)

        Reply
        • mauvaispere's Gravatar mauvaispere
          19/06/2013 at 08:52 | Permalink

          Je vais en faire un billet :-)

          Reply
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  1. Je suis neuro-droitière (part 4) | Heaven can wait on 19/05/2012 at 16:47

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