Quand on y pense, on chante plein de bêtises à nos chères têtes blondes, brunes, rousses ou à poux. Je ne reviendrais pas sur la décadence de « Au Clair de la Lune » mais sur cette impression bizarre quand je chante à mes filles :
Une souris verte
Qui courait dans l’herbe
Je l’attrape par la queue,
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent :
Trempez-la dans l’huile,
Trempez-la dans l’eau,
Ça fera un escargot tout chaud.
Faut bien reconnaître que ça ne veut rien dire, un peu du style délire psychotique, état éthylique avancé ou discours de candidat à l’élection présidentielle. Déjà, une souris verte, j’en ai jamais vu et si c’était vrai qu’on pouvait transformer les rongeurs en gastéropodes en les trempant dans l’huile et l’eau, ça ferait bien longtemps que Paris aurait supplanté la Bourgogne dans la production d’escargot. Bref…
J’ai bien tenté de faire quelques recherches, mais cela n’a pas été très fructueux et cela va du sordide au fumeux.
Sordide avec notre ami Wikipédia qui livre une explication historique de la dite comptine. La Souris verte serait un officier vendéen lors de la Guerre de Vendée qui se serait fait capturé par un soldat républicain (je n’ose voir un sens à « je l’attrape par la queue ») qui, sur ordre de ses supérieurs (« ces messieurs »), le torture (« trempez-la dans l’huile, trempez-la dans l’eau ») contre récompense (« un escargot tout chaud »)… Bien entendu, tout ceci n’est absolument pas sourcé et les différents sites parlant de cette explication se copient les uns les autres. Si c’était vrai, je crois que mes filles ne tarderont pas à m’accuser d’apologie de crime de guerre… Je suis mal barré.
Pour le fumeux, on part directement dans l’ésotérisme et/ou le mysticisme de bon aloi qui voit dans la transformation de la souris en escargot un chemin initiatique vers je ne sais quelle lumière. Pour faire court, la souris verte représente l’élue qui, à la suite d’une initiation par des Maîtres (« ces messieurs ») suivant un rite l’onction (« Trempez-la dans l’huile ») et de purification (« Trempez là dans l’eau) atteint l’état de grâce qu’est l’escargot (mais bien sûr). Ce qui est bien dans le discours ésotérique, c’est que c’est très cohérent. Tout se tient et on arrive toujours à trouver le raisonnement pour arriver à sa conclusion (un peu comme la psychanalyse, en fait ). Le problème, c’est que c’est une réflexion en circuit fermé et que tout va bien tant qu’on ne demande pas de preuves de ce que l’on avance (un peu comme la psychanalyse, en fait
)
Heureusement qu’un autre hypothèse est venue illuminer cette morne recherche. Elle vient de la psychothérapeute Marie-Claire Bruley qui, dans son livre « Au bonheur des Comptines », nous livre cette analyse saisissante (je transcris le passage tel que je l’ai trouvé ici : c’est un morceau de bravoure)
Le pouvoir de la comptine est d’accoucher de personnages hauts en couleurs et défiant eux aussi, par leur aspect physique ou par l’activité dans laquelle ils sont, le bon sens et la raison. […] Le côté incongru de ces formulettes tient en partie des inventions touchant à la perception de ce qui nous est de plus personnel, l’image du corps. Celle-ci constitue pour l’enfant l’enracinement même de son sentiment identitaire. C’est bien la façon dont il perçoit son propre corps qui l’assure de la réalité de la personne qu’il est. Quand ces petits textes […] décrivent la métamorphose d’une souris, verte de surcroît, en un escargot tout chaud, ils touchent à un rapport très intime que chacun entretient avec son propre corps. L’aspect fantastique qui s’en dégage alors naît d’un sentiment d’étrangeté déstabilisant le ressenti corporel habituel. Paradoxalement, ces comptines sont parmi les plus populaires et les mieux connues : ceci confirme l’hypothèse selon laquelle les enfants recherchent dans cette petite forme littéraire l’imagination la plus farfelue, les expériences les plus extrêmes. Il faut sans doute imaginer, jusque dans la démesure et dans l’absurde, pour s’enraciner avec profondeur et de façon paisible dans le sentiment que l’on est bien chez soi.
(Je m’y suis pris à 3 fois pour comprendre )
Ça heurte un peu mon esprit tordu avide de signification bizarre. Mais, au final, cette jolie analyse, pleine de mots du dimanche, rejoint mon intuition première : Une souris verte, ça ne veut rien dire, et c’est ça qui est drôle
Vraiment excellent !
Hi hi, j’aime beaucoup ta conclusion, car en effet c’est ce que moi j’ai compris de ce texte alambiqué: ça veut rien dire, donc ça les fait marrer!
Perso, j’ai un petit coup de coeur pour l’explication ésotérique
j’vais m l’acheter ce bouquin sur les comptines j crois bien qu’il me plaira ;o)
je ne l’ai pas lu, donc sans aucune garanti de ma part
Cf la version Jamel Orangina http://www.culturepub.fr/videos/orangina-une-souris-verte 😉
J’aime beaucoup votre blog, merci de partager vos pensées.
Merci pour le compliment
Héhé ! les explications historiques ou psychanalytiques tiennent-elles la route avec la petite suite non chantée de la comptine ?
« Je la mets dans mon chapeau, elle me dit qu’il fait trop chaud.
Je la mets dans un tiroir, elle me dit qu’il fait trop noir.
Je la mets dans ma culotte, elle me fait trois petites crottes. »
…
Ma fille de 3 ans a inventé une quatrième phrase : « je la mets dans ma main, elle me dit qu’il fait très bien. »
Moi je l’aime bien cette souris verte.
Ce que j’ai compris de la comptine :
La souris est un animal qui se promène à poils dans la nature dans toutes les directions (symbolique de la recherche de soi)
Une entité supérieure capture la souris (Dieu ? ou plus simplement un simple être humain).
La souris étant attrapée par la queue se retrouve tête vers la terre et la queue vers le ciel.
Le vert est la couleur de la jeunesse, de l’éveil, de la puberté…
A contrario, le petit chaperon rouge est rouge (couleur de la sexualité, de l’excitation, de la menstruation…)
Donc, on a un « parrain » qui présente un nouveau venu à une assemblée (ces messieurs). Le but est de ramener la souris dans le droit chemin.
C’est un peu comme une cérémonie de baptême chrétien où les parents présentent leurs enfants à la communauté catholique via le rituel de l’onction (l’huile et l’eau).
En grandissant, la petite souris se transforme (la mutation), et perd sa jolie couleur verte de l’enfance (caractérisé par la ritournelle « Je la met dans mon chapeau / tiroir / culotte).
Ici la souris mutante est devenu un escargot. Rappelons-nous que la coquille de l’escargot forme comme un labyrinthe. Ce même labyrinthe que l’on peut trouver sur les par-terres de grandes églises où le prieur (un moine, un laïque, une personne fidèle en son église…) se met à ramper à genoux sur ce dédale.
La labyrinthe symbolise le chemin à parcourir. Ce chemin commence par l’extérieur de l’escargot (la terre) pour finir au centre (le ciel).
Autre symbolique : l’escargot. Il s’agit d’un animal hermaphrodite (mi mâle mi femelle) donc sans appartenance sexuel.
Au final de la comptine, la souris fait trois petites crottes. Il s’agit là aussi d’un symbole, cette fois-ci franc-maçon. Ces francs-maçons marquent leurs appartenances par la signature de trois petits points représentants les pointes d’un triangle (ou plus prosaïquement, une pyramide).
Pour en revenir au baptême, au rituel de présenter un individus lambda à une assemblée, ressemble aussi à l’accueil d’un nouveau venu chez les francs-maçons.
Lorsque je la met dans mon chapeau, la souris souffre d’un manque d’air frais
Idem lorsqu’on la met dans le tiroir ou il manque la lumière.
Enfin, ces deux souffrances sont nécessaires pour connaitre la différence entre souffrir et vivre en liberté. Différence entre le paradis et l’enfer.
Une fois ce rite de la souffrance accomplie, le disciple devient franc-maçon.
Cette description n’engageant que moi et la comptine étant écrite avant l’apparition des francs-maçons, quoique, avant d’être ce qu’ils sont aujourd’hui, ils étaient avant tout des compagnons qui ont érigés les églises, les cathédrales à la gloire de Dieu (d’où on revient à la cérémonie du baptême).
Laurent.
Un passionné de littérature.
bon, je n’ai pas lu tous les commentaires mais j’espère que quelqu’un d’autre à relever que la souris verte est le nom d’un type d’escargot….
Avant de dire que les créateurs de comptine écrivent des âneries il serait intéressant de se renseigner réellement
Je m’excuse monseigneur de ne pas satisfaire à vos exigences de culture générale
mais ce type d’escargot dont vous parlez, il a pu être baptisé d’après la chanson, et non l’inverse? De quand date ce nom d’escargot?
je n’en sais strictement rien
Moi j’avoue que lorsque je la réentend je suis mal à l’aise. J’ai l’impression suivante … Une sourie verte (Ok) … Attrapez là par la queue, montrez là à ses messieurs (Oh, oh parlerait-il du sexe masculin) … Trempez là dans l’huile, trempez la dans l’eau (Oh oh, bref trempez là dans du mouillé. D’ailleurs je connais quelqu’un qui dit « je vais aller la tremper » en parlant de son engin lorsqu’il va rencontrer une femme) … Ca fera un escargot tout chaux (Passer de l’escargot au tout chaux fait penser là encore à la transformation du sexe sous l’influe de sang) … D’ailleurs montrez là à ses messieur on pense tous que cela parle de la souris. Mais « la » peut être montré autre chose que la souris, après tout une vulve est féminin.
Faut aussi prendre en compte que pendant longtemps les contes et comptines étaient des moyen détourner de parler de sexualité au enfant : Comme le petit chaperon rouge par exemple. Ou de moeurs adulte : Comme pierre et le loup avec la morale « faut pas mentir ».
Super drole! Un peu flippant aussi! :-/
et bien moi je ne vais pas te taper, je vais te donner raison tiens!, l’escargot hermaphrodite est la clé! c’est l’alchimie baphométique des templiers, et puis la maçonnerie tri-crottée alors là! c’est du tout cuit!
d’acccord avec « je vais me faire taper… » pour moi ce texte à connotation sexuelle parle d’abuseurs d’enfants : la souris : fille ; verte : fort jeune ; court dans l’herbe : libre ; l’attrape par la queue : queue de cheval ou autre, de force en tout cas, comme quand on attrape une vraie souris ; je la montre à ces messieurs : exposition sur la place publique (elle courait librement dans l’herbe, les messieurs s’en trouvent tout provoqués et vont la châtier à leur façon) ; trempez-la dans l’huile : façon de faire chauffer ; dans l’eau : jusqu’à ce qu’elle mouille ; escargot : vulve ; tout chaud : prêt à être pénétrée… rien que les enfants aient besoin d’apprendre, au contraire !!
même verdict pour la pêche aux moules
Le problème avec les allégories, c’est qu’on peut toujours trouver le sens que l’on veut. Cela dit, je reste convaincu que nos aïeux était moins obsede par Freud que nous
C une chansson d alchimiste. La langue des oiseaux.
Un ver qui me sourit je l aprend par la pierre mes cieux me dise tremper la dans le souffre tremper dans le mercure et cela fera la pierre philosophal.
C une comptine qui parle de transmutation. A travers une recette, unr experience d alchimiste, transformer le plomb en or.
Sourie verte, vert la couleur deschoses cachees, un vers ki me sourit , autrement ditun secret ki me sera revele. L atrape parla queue, cuisinier sont des maitre queue. La queue etant la pierre a aiguiser je resume un secret me sera revele par la pierre. Cest messieurs me disent, c mes cieux me dise, tremper dans l huile tremper dans l eau , autrement dit le souffre et le mercure. Le souffre c la chaleur c lemotion et le mercure c hermes l l esprit. Cela fera escargot tout chaud escar, brulure, gal la pierre, la pierre ki brule, la pierre de feu. La pierre philosophal.