Si vous avez envie de découvrir ma tête avec sa calvitie précoce et ses rouflaquettes ridicules, jetez un coup d’oeil du côté des Maternelles le vendredi 5 octobre où je participe à l’émission sur le thème « Laissons faire les papas ! ». L’enregistrement a été une expérience très sympa, même si je suis un peu frustré par le manque de temps pour développer son propos (d’un autre côté, une émission de 3 jours n’aurait pas été suffisante tant je peux être bavard ). L’équipe est super (spéciale dédicace à Brahim, le magicien qui a réussi à contenir ma cadette pendant le temps de l’enregistrement) et les autres invitées très sympa et passionnantes.
Sans rentrer dans les détails de l’émission, il y a une intervention d’une maman sur le plateau qui m’a particulièrement interpellée. A son retour de la maternité, son conjoint a pris l’enfant et lui a fait le tour du propriétaire en lui indiquant où est sa chambre, ce qui a un peu surpris la maman. Ca m’a interpellé parce que c’est le genre de chose que j’aurais pu faire et cela m’a rappelé le jour où mon Aînée est née. Après que la sage femme l’ai mesurée et pesée, j’ai pris mon temps pour l’habiller, échangeant avec elle mes premiers mots. Et quand je dis que j’ai pris mon temps, je n’exagère pas. La sage femme a jugé bon de me la prendre parce qu’elle risquait de prendre froid et qu’il fallait la « rendre à la mère » (je développerais ce point une prochaine fois).
Quelque soit notre implication, c’est un fait, la grossesse, c’est un truc de femme. L’accouchement aussi (et Dieu merci ). Alors ces petits rituels peuvent nous permettre « d’accoucher symboliquement » de notre enfant (si tu me lis et que tu es psychanalyste, je suis preneur de ton avis). Ces rituels peuvent paraître touchants, incongrus ou un peu long, ils font partis de notre façon d’exprimer ce que l’on ressent et qui n’est pas forcément la façon de nos chères compagnes. Et c’est bien là le problème.
J’ai l’impression que la majorité des reproches qu’on peut nous faire sur notre manque d’implication peut se résumer à l’équation :
[Il ne réagit pas comme moi] = [Il ne réagit pas du tout]
Comme je le disais dans les commentaires de mon précédent billet, ce n’est pas parce qu’on ne dit rien qu’on ne ressent rien. A titre personnel, j’ai mis beaucoup de temps à comprendre ce que je ressentais. Avant l’arrivée de l’Aînée, la notion d’enfant était totalement exotique pour moi. Je voyais ma femme s’arrondir, et, pour être franc, je ne savais pas quoi faire. (Maintenant que la troisième est en place, ça va un peu mieux. Je me demande même si je ne suis pas un peu blasé). Et quand tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas trop vers qui te tourner. Généralement les copains n’en savent pas plus, d’autant que ce n’est pas vraiment le genre de conversation qu’on a entre potes (ce qui est sûrement un tort). Les parents sont souvent plus à la ramasse que nous (ma famille est assez traditionnelle et n’a pas toujours compris pourquoi je m’occupais autant de mes enfants). Il y a bien quelques livres « d’experts » qui traînent, mais aucun ne m’a vraiment emballé.
A la naissance de l’Aînée, on m’avait offert le « Guide du jeune père (en BD) » aux éditions Vents d’Ouest (je viens même de me rendre compte que je l’ai en 2 exemplaires). Sincèrement, c’est rigolo, mais on ne sort pas trop de la blague potache montrant l’homme comme un abruti affrontant couches et petits pots de manière virile (comprendre, à la limite du sexisme ou de la maltraitance). En gros, ça ne m’aidait pas trop. Quelques années plus tard (et une troisième grossesse en route), grâce à la magie de twitter, j’ai fait la connaissance de Sophie de Villenoisy qui, non content d’avoir publié des « Chroniques d’une mère indigne », vient de sortir une BD intitulée « La paternité dans tous ses états » . On reste dans la bande dessinée humoristique, mais avec un je ne sais quoi de tendresse en plus. Ça n’a pas la prétention d’apporter des réponses, cependant je me suis retrouvé à rire devant la mauvaise foi de Flora (la future mère), ses bouleversements hormonaux, tous ces petits trucs qui ne me faisaient pas rire du tout quand j’étais à la place de Marc (le futur père). Même si aujourd’hui je gère beaucoup mieux (je vous dis, je suis blasé), je crois que cette BD m’aurait aidé à relativiser et qu’effectivement, ça ne venait pas seulement de moi :-).
Je me suis retrouvé à sourire devant les efforts de Marc pour être à la hauteur, pour rassurer Flora face à son corps qui change, pour profiter de ses derniers moments de liberté avec ses potes. Certaines de ses réflexions peuvent paraître touchantes ou incongrues (tiens donc…). Elles font de Marc un père qui ne comprend pas toujours ce qu’il se passe (Flora ne l’aide pas toujours faut dire) et qui fait ce qu’il peut… Un jeune père normal somme toute.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cette BD et je la conseille vivement (d’autant que je ne suis pas intéressé aux ventes). Je la conseille aux futurs pères qui verront que leurs interrogation n’ont rien d’uniques et que l’on est un peu tous dans le même bateau. Je la conseille également (surtout ?) aux futures mères afin qu’elles se rendent compte à quel point elles peuvent être chiantes bouleversantes pendant leur grossesse et comment un homme peut appréhender son futur rôle de père.
Pour conclure, je dirais que cette BD n’a d’autre prétention que celle de nous faire rire et cela n’a rien de péjoratif car, comme disait Pierre Desproges « elle est immense, mon cher , la prétention de faire rire. Un film, un livre, une pièce, un dessin qui cherchent à donner de la joie (à vendre de la joie, faut pas déconner), ça se prépare, ça se découpe, ça se polit. » Car sur un sujet aussi compliqué et anxiogène que l’arrivée d’un premier enfant, le rire me semble l’arme la plus indiquée pour désamorcer des situations qui peuvent être bien pénibles.
Hello ^^ oui 3j aurait pas suffis pour dire ce qu’on avais à dire…après un coup forum rapide à ton site…j’adhère! J’adore!
Bon courage pour la suite et au plaisir
Coralie
hé hé, tu m’as retrouvé
« sur un sujet aussi compliqué et anxiogène que l’arrivée d’un premier enfant, le rire me semble l’arme la plus indiquée pour désamorcer des situations qui peuvent être bien pénibles. »
J’adhère totalement!
Je n’ai pas d’enfant, mais si j’en avais un ou plusieurs, j’aurai été touché de voir mon homme prendre son (notre) enfant pour lui faire découvrir son environnement. Il faut dire que j’ai toujours adoré voir les pères avec leurs enfants. Et à la différence de ta famille, dans la mienne chacun s’occupe des enfants, père ou mère peu importe, et les mamans cèdent volontiers leur place aux mamie, marraine et même les copines pour changer la couche de bébé. Bonne soirée.
C’est à quelle heure l’émission le 5 octobre ? (je suis en congés ça me permettra de ne pas te rater, enfin si j’arrive à y penser jusque là)
Les maternelles passent a 8.55
Rhalala va falloir que je mette mon réveil
Bonjour Grégory, j’ai beaucoup aimé votre témoignage, j’ai découvert votre blog au détour du coup. je travaille actuellement sur un projet online dans le cadre du quel il serait vraiment intérressant que je vous rencontre si vous avez le temps biensur.
Avez -vous une adresse sur laquelle nous puissions échanger?
Cordialement,
Isaline
Mauvaispere [AT] gmail.com
Bravo pour votre « prestation » de ce matin ! Même si je trouve qu’on aurait dû vous laisser plus la parole ! Chez nous aussi, le papa est très présent, ce qui n’est pas forcément le modèle que nous avons eu l’un comme l’autre étant petits, et qui peut « perturber » nos familles (c’est lui qui a pris un temps partiel à la naissance de notre 2ème). Pour moi, être mère n’a pas été inné, mais alors pas du tout, et c’est grâce à mon mari que j’ai pu le devenir ! C’est lui qui voulait le petit troisième et j’ai mis du temps à en avoir envie moi aussi, mais en sachant comment il s’en occupe, que je peux compter sur lui, et bien, nous avons sauté le pas et un petit gars viendra rejoindre notre famille début décembre !
Merci encore pour votre témoignage. Et vive les papas !
Fabienne
J’aurais également aimé parler plus. Mais l’émission aurait duré 3 jours. Heureusement que j’ai mon blog pour laisser libre court à mes envolées lyriques
Bravo au papa. Bon courage pour le 3e. Perso, il arrive dans 1 mois
Je viens juste de voir l’émission et ce sujet me donne à réfléchir vu que mon compagnon et moi attendons le premier qui devrait arriver … Dans un peu moins de trois semaines ! Je sais que je suis possessive et qu’il faudra que je prenne sur moi mais au fond je sais que j’ai toute confiance dans le futur papa. Il faudra juste que chacun trouve sa place. En tous les cas, blog très intéressant
C’est normal votre possessivite, le bebe sort de votre ventre. En revanche, votre compagnon va etre parent en meme temps que vous et s’il s’occupe de l’enfant differemment de vous, il s’en occupe quand meme
Bonjour Grégory,
J’ai suivi avec attention l’émission laissons faire les papas, et je tiens tout d’abord à féliciter pour ta prestation, je comprends qu’en si peu de temps il doit être difficile d’exposer ses idées et puis j’imagine n’est pas évident de passer à la télé.
On ne m’a pas empêché l’accès au berceau, au contraire de naissance sont m’a dit que le papa voulait venir quand il voulait. Bon dans les faits je n’avais pas le droit de venir la nuit, obligé de longer les murs et de me planquer sous le lit pendant « les rondes ». La dernière nuit à la maternité, je me suis fait attraper, et en moins d’une minute la cadre de nuit a débarqué. J’aurai tout de même tenu cinq nuits (rire).
À plusieurs reprises le personnel médical me donner l’image d’être un père incompétent, j’ai dû lourdement insister pour habiller mon fils à sa naissance, pareil pour le porter et l’amener à sa mère, le bain et les soins je n’en parle même pas. Si toutes les maternités agissent de la sorte, ce n’est pas étonnant que les pères n’aient pas confiance en eux et n’osent pas plus s’impliquer au retour à la maison.
Entre l’hémorragie et la brèche méningée, ma compagne n’a pas eu d’autre choix que de me faire confiance, car elle ne pouvait pas se lever, les choses se sont donc faites naturellement.
Bon, je ne vais pas écrire 50 lignes non plus, il faut que je me stoppe, mais c’est un sujet où moi aussi je pourrais parler des heures. J’ai écrit il y a quelques semaines un article intitulé « « comment être un bon père ».
En conclusion je pense que le conjoint de Chantal l’a très bien dit « on devient parent ensemble et on apprend ensemble » rien n’est prédéfinis.
Merci pour le compliment
La parentalité a toujours été l’affaire de femmes. C’est pas facile de faire changer les mentalités, surtout que tous les hommes ne sont pas intéressés par ça. Je suis prêt à être patient, mais faut pas non plus me prendre pour un jambon

Je vais jeter un coup d’oeil sur ton billet. Je pensais en écrire un avec le titre « Je suis un Mauvais Père, mais je m’en fous »