Si vous avez le moral, arrêtez tout de suite la lecture de ce billet, ça risque de plomber votre soirée. Je n’ai pas l’habitude de verser dans le pathos, mais là, j’ai besoin que ça sorte.
Il s’agit d’un couple que je croise de temps en temps à l’école. On ne peut pas dire que je les connaissais vraiment. Lui était représentant parent d’élèves, mais on a surtout échangé par mail. Un couple à priori bien chez qui les cigognes avaient frappé une seconde fois il y a quelques mois. Une place en crèche les attendait à la rentrée, juste à côté de l’école où se trouve leur aîné. Tout allait bien jusqu’à ce que j’apprenne que la grande Faucheuse les a frappé en leur enlevant leur cadet.
La première question qui me vient tout de suite en tête, c’est « Pourquoi ? » Et tout aussi rapidement, une deuxième question sonne comme un aveu d’impuissance au point d’étouffer la première « Pourquoi veux tu qu’il y ai une raison ? » Ça doit être parce que je suis dans un état de fatigue avancé, mais je n’arrive pas à me sortir ça de la tête avec des larmes pas loin derrière.
J’ai en tête un passage du Seigneur des Anneaux où le Roi Théoden enterre son fils en disant qu’aucun parent ne devrait avoir à enterrer son enfant. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Quelle est la raison de tout ça ? Aucune, et c’est bien ça qui me mine.
C’est tellement dure… Et c’est ma plus grande angoisse !
tu m’étonnes
Je comprend …
Il y a peu, j’ai appris que des gens que je croisais parfois, des amis d’amis, ont perdu leur petit dernier, qui devait être un peu plus âgé que mes filles. Mort subite du nourrisson chez la nounou.
Ça fou le cafard, on se dit que ça pourrait être nous
pour la nounou aussi ca a du être la bonne ambiance
C’est ma plus grande angoisse.. Paix à son âme à petit loulou !
La vie doit s’apprécier à chaque instant, même quand vos enfants sont fatigants…. (certains oublient un peu trop souvent à mon goût que l’on a qu’une vie, et que cela peut, hélas, aller trop vite… ou nous réserver des épreuves terribles..)
Bon courage aux parents, je suis bouleversée de cela !
C’est aussi mon obsession : trouver une raison, quelle qu’elle soit… Mais souvent il n’y en a pas. Alors je m’imagine perdre la mienne, et je pleure, seul, plein d’une douleur insupportable à l’idée que oui, ça peut arriver, ça fait partie des drames de la vie, et je n’en suis pas à l’abri… Bon courage, et un conseil de pleureur, ne retiens pas tes larmes, ça aide pas mais ça soulage, et c’est déjà ça…
ce n’est pas de l’orgueil mal placé, mais je pleure peu. J’ai d’autres moyens d’évacuer
La chance !
pas forcément
Que peut-il y avoir de plus terrible? C’est tellement injuste….
Tu écris : « Quelle est la raison de tout ça ? »
Je suis passée par l’immense douleur d’enterrer un enfant. Ma cadette, qui est née sans souffle. Son faire-part de non-naissance est lisible ici : http://ondine.keltia.net/
Et j’ai cherché des raisons. Compulsivement. Lu, relu, les quelques rapports d’analyse. Cherché dans les bases de connaissances, avec mon fond de culture scientifique. Creusé mes souvenirs, interrogé les « et si ? ».
Puis trouvé l’apaisement. Non sans aide extérieure. Multiforme.
À toutes fins utiles, voici un excellent fascicule, y compris pour les /proches/ de parents endeuillés : http://www.sparadrap.asso.fr/Catalogue/Tout-le-catalogue/Reperes-pour-vous-parents-en-deuil-Ref.D10
(hugs)
Pour comprendre ce qu’est cette expérience limite, je conseille la lecture ou l’écoute du dernier livre de David Grossman tombé hors du temps. http://perruchenautomne.eu/wordpress/?p=1642
Merci.
Mais je ne suis pas sur de vouloir en savoir plus