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Rythmes scolaires : Et si Peillon s’était trompé de siècle ?

nov 15, 2013 ~ 5 Commentaires ~ Par Greg

Portrait de Jules Ferry

C’est un peu dépité que je regarde l’évolution de cette réforme des rythmes qui se voulait être un des éléments de la refondation de l’école. Les gens se déchirent sans vraiment s’écouter. Entre un ministre qui se braque et s’enferme dans ses certitudes et les opposants qui s’opposent, on ne sait pas trop à quoi, nos enfants comptent les points dans un conflit qui devrait se radicaliser.

J’entendais aujourd’hui le Président et le Premier Ministre soutenir à bras le corps la réforme des rythmes contre la contestation des maires, des enseignants et des parents se posant comme ceux qui avancent contre ceux qui restent immobiles. Je me demande sincèrement si le mouvement proposé par nos gouvernants n’est finalement pas un retour en arrière, vers une France qui n’existe plus ?

Entendons nous bien, comme la plupart des acteurs (avant la mise en oeuvre de cette réforme) je suis convaincu que la répartition des heures de cours est mal faite. Trop d’heures de cours et trop peu de jours de cours. Cela étant dit, en instaurant en 2008 la semaine de 4 jours, Sarkozy n’a-t-il pas eu plus de nez que le gouvernement actuel sur ce qu’est la France d’aujourd’hui en « rendant aux parents » le samedi ?

En entendant les parents autour de moi, en lisant la presse, en regardant les réseaux sociaux, on se rend compte que si, officiellement, les gens sont pour le retour aux 4,5 jours, ils râlent si la demi journée est le mercredi parce que les enfants n’ont plus cette coupure en milieu de semaine et ils pestent si elle se trouve le samedi faisant au passage du storytelling avec l’exemple du parent divorcé qui doit récupérer son enfant, justement le samedi (je ne dis pas que ce cas n’existe pas, je dis juste qu’on se cache derrière cet exemple un peu trop rapidement). En gros, tout le monde est pour les 4,5 jours du moment où il n’y a pas de demi journée supplémentaire.

Est ce vraiment un caprice d’adultes voulant privilégier leurs week-ends au détriment de leurs enfants ?

Vincent Peillon « Droit dans ses bottes »

Vincent Peillon, qui aime se mettre dans les pas de Jules Ferry si j’ai bien compris, a-t-il compris que les familles de 2013 ne ressemblent plus à celles du XIXème siècle ? Ce qui me choque un peu, c’est que l’on propose aux parents de venir chercher à 15.45 sans que personne dans les municipalités ne trouvent à y redire (A Rouen, on a même eu le droit à une remarque du style « Quand on a des enfants, on doit faire des efforts »). Sauf erreur de ma part, cette réforme ne tient pas compte de deux évolutions majeures de notre société : l’emploi des femmes et l’augmentation des divorces.

Finie l’époque où l’un des parents étaient dédié  aux affaires du foyer. Aujourd’hui, les deux parents ont vocation à travailler (et parfois, ils n’ont même pas le choix financièrement). Il est difficile de concilier les horaires de boulot et les impératifs liés aux enfants. Dans les villes, comme la mienne, où l’on a avancé l’heure de fin de classe, combien de parents peuvent venir chercher leurs enfants ? Combien font appel à une nounou ? A quel coût pour eux au final ? Au risque de faire de la sociologie à la petite semaine, je dirais que les nounous ont remplacé les grands parents comme facilitateur de l’organisation familiale. Est ce un bien ou un mal ? Ce n’est pas à moi de juger. Cependant, ce n’est pas toujours simple de tout mener de front seuls.

Je reste sur l’idée que rajouter la demi journée le samedi est la meilleure des solutions pour l’enfant, mais doit elle se faire au détriment de l’organisation des familles ? Ajouter une demi journée dans cette organisation contrainte par le temps et l’argent est elle réaliste ? Surtout si elle n’est pas accompagné par les municipalités pour faciliter l’organisation.

 Ne voyez pas malice dans ces lignes car il s’agit d’une véritable interrogation. Par ailleurs, s’il s’agit de proposer à nos enfants des journées moins longues pourquoi ne pas chercher à reporter les heures sur les jours des vacances d’été ? (occuper ses enfants pendant deux mois quand on travaille est juste un calvaire)

Plutôt que de voir les parents comme des « attaches pré-républicaines » qu’il faut combattre, le ministre n’aurait il pas plus à gagner à regarder les familles d’aujourd’hui telles qu’elles sont réellement et ne conclure à de la mauvaise volonté ce qui peut s’expliquer par un mode de vie plus tendu ?

Je pose la question.

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4 Commentaires

  1. Lullien's Gravatar Lullien
    16/11/2013 at 08:35 | Permalink

    Et pourquoi n’est-il pas revenu à l’époque pre-Darcos dans un premier temps ? A savoir la demi-journée de plus tout simplement, et revenir ainsi à une organisation connue qui marchait il y a encore 5 ans. Puis laisser la liberté aux enseignants d’organiser des après midi plus ludiques les autres jours pour alléger les journées trop longues, et leur suggérer d’inviter des assoc avec financement public local. Avec un peu d’espoir, les électeurs attendraient aujourd’hui des propositions positives des candidats pour des activités favorisant l’ouverture d’esprit des enfants et blablabla… Alors qu’en ce moment, on risque l’inverse : la prime électorale aux candidats qui promettent de protéger les écoles du « grand bazar ». Bon je sais, refaire l’histoire un samedi matin, c’est gratuit.

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      16/11/2013 at 19:37 | Permalink

      Pas assez grandiose pour une refondation ?

      Reply
  2. de gasperis's Gravatar de gasperis
    09/12/2013 at 14:16 | Permalink

    Il y a une chose que je ne comprends pas depuis le début – et sans malice aucune – sur l’histoire de « pour les enfants ».
    Ceux qui n’ont pas de nounou laissent leur enfants régulièrement à l’étude jusqu’à 18h et le mercredi au centre de loisir, l’enfant est déjà bien chargé, et la coupure du mercredi on peut dire que la passer en collectivité, c’est comme si elle n’existait pas.
    Ceux qui ont une nounou payent 1h30 de plus le mercredi et le vendredi si ils ne veulent pas que leur enfant participent au périscolaire et peuvent récupérer ce temps sur le mercredi matin, coût économique 0.
    Mes enfants sont en pleine forme de travailler le mercredi matin. J’ai tranché pour un mardi avec périscolaire (activités intéressantes) et un vendredi sans périscolaire (w-end qui démarre plus tôt).
    La seule que cette réforme ennuyait au fond, c’est moi qui n’ai plus le temps du mardi soir plus tranquille et sans la course au lave toi les dents / va te coucher, j’avais le moment de voir un film avec eux ou revoir le travail de la semaine (je rentre tard le soir), et je n’avais pas l’obligation de me lever tôt le mercredi matin (je démarre tard mon travail).
    Cette réforme ne m’arrange pas mais je m’y suis faite. Je ne comprends pas pourquoi les parents ne pourraient pas contribuer financièrement au périscolaire, comme pour le centre de loisir, pour financer des activités dignes de ce nom.

    Reply
  3. Petite maman's Gravatar Petite maman
    12/12/2013 at 11:21 | Permalink

    Je découvre ton blog et j’apprécie ces billets ouverts qui laissent place à la réflexion. Je me permets donc d’apporter ma contribution.
    Si on prend la semaine de 4 jours, il faudrait connaître le chiffre exact de parents qui peuvent venir chercher leur enfant à 16h ou 16h30, et les garder le mercredi. Dans le cas contraire, les enfants restent au centre (ou autre) les soirs et le mercredi. En quoi est-ce que l’allégement des journées les fatiguerait moins dans leur rythme ?? Terminer plus tôt ne fais que rajouter une heure de garde en plus,, soit rien de gagné en terme de fatigue, mais un coût supplémentaire pour les parents.
    Pour les parents qui ne travaillent pas ou qui ont aménagé leur temps de travail pour garder leurs enfants le mercredi, c’est une journée de perdue.
    Toujours dans le cas de parents qui travaillent et ne peuvent pas garder leurs enfants, mettre la demie journée supplémentaire le samedi matin, revient à faire lever les enfants (et fatalement les parents) 6 jours sur 7 ! Encore une fois en quoi est-ce que la fatigue serait moindre ??
    Vient ensuite la question de l’organisation de ces temps nouveaux.une nouvelle fois il faudrait le chiffre exact du nombre d’écoles dans les grandes villes (qui ont des moyens, du personnel, des infrastructures etc…) ainsi que du nombre d’écoles moins fortunées, dans des milieux ruraux ou défavorisés. Montrant ainsi la proportion, on verrait l’ampleur des inégalités que cela implique.
    Pour parler d’un exemple précis, je vais donner mon expérience. Je suis dans un petit village, une communauté de commune, où les fameuses activités ne pourront pas être proposées, età l’heure libérée, mes enfants iront au centre de loisir. La chance que j’ai c’est qu’on conservera nos samedi matin (je ne suis pas divorcée mais un we avec ses enfants ça passe vite aussi !), cela ne nous coûtera qu’une cantine en plus ainsi qu’un transport de plus pour aller au centre le mercredi.
    Quant aux activités périscolaires que les enfants peuvent faire le mercredi ou le samedi, les enfants vont-ils cumuler autant de temps en collectivité et de retourner à des activités (activités non obligatoires, aux frais des parents, c’est un loisir qui est une chance pour certains malgré le fait qu’il n’y ait pas d’égalité dans ce domaine) ? Quant aux activités qui ont lieu le samedi matin ou le mercredi matin, elles seront tout simplement supprimées…

    Moi j’ai l’impression dans cette affaire que les intérêts des enfants et des familles passent au second plan après un pathétique conflit politique pour aller à tout prix à l’encontre de ce que le parti précédent avait mis en place, effaçant par la même occasion des questions hautement plus sensibles. Les parents et nos enfants sont pris en otage de ce conflit sans prendre en compte les réels besoins de chacun.
    Et effectivement, dans cette société du 21ème siècle, les parents divorcés, les familles mono-parentales sont un lot courant, et ce n’est pas prendre en compte les difficultés déjà existantes de ces « nouvelles » familles.

    Quant à l’aberration de cette réforme pour la maternelle, je n’ai même pas de mots !…

    Reply
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  1. Blog d'un Mauvais Père Un Mauvais Père dans la ville | Blog d'un Mauvais Père on 28/03/2014 at 22:56

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