C’est de saison, Bonne Fête des Pères !
J’ai reçu ce matin le fruit approximatif du savoir-faire artisanale de ma progéniture accompagné de son lot de poésie gnangnan mais sincère (ou alors mes filles sont super bonnes comédiennes avec leurs étoiles dans les yeux quand elles me disent « Je t’aime Papa »).
Mais trêve de mauvais esprit.
Depuis longtemps je voulais faire un billet sur la paternité en chanson. J’ai rapidement arrêté parce que les chansons que j’ai trouvé me foutaient le bourdon. Les chansons où le chanteur parle de ses enfants, y a de tout. Tout en haut, il y a le chef d’oeuvre de Claude Nougaro « Cécile Ma fille »
Tout y est : le texte, la mélodie, l’émotion… C’est cette chanson que je chantais à #1 pour l’endormir (avant qu’elle ne me réclame du Maitre Gims… tsss…).
Moi j’ai 30 ans toi 6 mois.
On est nez à nez, les yeux dans les yeux.
Quel est le plus étonné des deux ?
Je ne sais pas pour lui, mais pour moi, j’ai ma petite idée
Et puis tout en bas, il y a Obispo avec « Millésime ». C’est beau comme un lait chaud au miel où le pot de miel nous aurait échappé des mains. C’est doux, c’est sucré, mais rapidement écoeurant.
Dès qu’on aborde la relation du chanteur (ou de la chanteuse) avec son propre père, il faut penser à remplacer le miel par du prozac, parce qu’on vire très rapidement dans le dépressif.
Sans avoir fait une thèse dessus, on est très souvent dans le père absent, le problème de communication… Il y a toujours un mal être qui plane. Quand les chanteurs parlent de leurs mères, je n’ai pas souvenir que l’on soit autant dans le pathos.
Dans la catégorie « Chanteur ayant eu un tel déficit d’amour de la part de son père que le trou de la sécu en devient ridicule », Calogéro gagne haut la main son Lexomyl d’or avec « Si je pouvais lui manquer ».
A part d’un Père, je ne manque de rien
Tout est dit. C’est sobre, concis… Propre
Le Jury a retenu également dans son autre chanson « Le Portrait » que l’enfant privé de sa mère ne reçoit pas de câlins alors qu’il en voudrait tellement, sachant que rien n’indique que le père soit également mort. Même sous couvert de licence poétique, ça commence à faire beaucoup.
Dans la catégorie « Je loue les vertus de mon père surtout pour dire que les hommes de maintenant, ce sont des tocards », comment ne pas penser à la formidable Linda Lemay et son non moins formidable « Le plus fort, c’est mon père »
Notez qu’il a l’air d’être bien son père (ou alors il est totalement normal et que c’est sa vie à elle qui est pourrie)
Comment ça s’fait maman
Que dans ma vie à moi
Avec autant d’amants
Avec autant de choix
Je n’ai pas encore trouvé
Un homme comme lui,
Capable d’être ami, père et mari
Je me demande si je ne préfère pas le « T’es plus dans le coup Papa » de Sheila. Au moins l’air de la chanson est entraînante.
Je passerais outre Papaoutai de Stromae et Mon vieux de Daniel Guichard. La première, parce que j’ai déjà fait un billet dessus et la seconde parce que l’on touche pour moi le summum de la chanson triste. La relation avec mon propre père est assez singulière car elle se résume à la relation que l’on peut avoir avec un souvenir. Il est mort j’avais 8 ans et je me suis surtout nourri du souvenir qu’avaient les autres de lui. J’ai construit ma propre paternité sur ces souvenirs et je me dis souvent que le père que je suis doit fortement ressembler au père que j’aurais voulu qu’il soit. Ce qui est bien, c’est qu’aucun fait ne pourra venir infirmer cette croyance, et ça me va très bien.
En guise de conclusion (et avant que l’on attaque les anxiolytiques par flacon), je dirais que le Salut nous vient de Belgique avec ce groupe que m’a fait découvrir ma petite soeur (à qui je dédie ce billet)
« Dad » de K’s Choice
Cette chanson me fait pleurer à tous les coups principalement parce qu’elle sonne comme une promesse. Celle que je me fais pour qu’un jour, mes filles puissent faire leur cette chanson
I guess you’ll always be a mystery to me
But you taught me how to value life
and what else do I need
i have a dad who watches over me
Bonne fête moi
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