Abnégation, nf: Sacrifice de son intérêt, Renoncement.
Cela va bientôt faire un an que j’ai quitté mon boulot pour suivre ma femme en province. Et pour être franc, je suis heureux de cette décision. J’ai l’opportunité de m’occuper de mes charmantes petites filles de 2 et 4 ans tout en réfléchissant à des lendemains qui chantent. Entre les courses, les repas, l’école, la crèche et la rédaction de mon business plan, les journées sont bien pleines.
Quitter son boulot pour permettre à sa femme de s’épanouir professionnellement, on ne peut pas dire que c’est très courant. Si l’on passe les commentaires du style « Ca va, tu vas te la couler douce » ou les « Je savais que c’était Miranda qui portait la culotte », ce choix de vie à le mérite de surprendre, voire d’intriguer mes amis. Je n’irais pas jusqu’à dire que certains m’envient, mais cette liberté de choix à l’encontre des conventions sociales plait.
Cette inversion des rôles traditionnels permet également de voir l’envers du décor. La vie de famille côté maison. Prendre à bras le corps cette relation homme-femme et voir si elle ressemble vraiment à ce remake de la lutte des classes que certaines féministes essayent de nous vendre, et je dois dire que j’ai été surpris.
Autant il est admis/acquis qu’une femme à les mêmes droits qu’un homme de faire carrière. Autant, l’apparition d’un homme dans le quotidien d’un foyer n’a pas l’air d’aller de soi.
Si l’on prend un exemple trivial, l’école, une femme qui dépose son enfant, qui fait les sorties scolaires et qui est présente à 16.30 pour récupérer sa petite tête blonde, les gens vous diront que c’est une mère au foyer. Un homme qui fait la même chose, c’est un chômeur.
J’ai eu ce soir, un exemple criant de cette émasculation symbolique alors que je récupérais ma dernière à la crèche. Alors que j’enfile les chaussures de la chair de ma chair, je me fais intercepter par le père d’un gamin qui se faisait becqueter par ma cadette plus que de raison. Il me toise et, le ton inquisiteur, il me demande ce que je compte faire pour que cela cesse parce que « vous comprenez, je ne sais pas comment cela se passe chez vous, mais cela est inadmissible« . Comme si je dressais ma fille à se transformer en rodweiller.
Le mec était en colère, je le concède, cependant, je suis prêt à parier que s’il m’avait intercepté en costume, propre sur moi, de retour d’une dure journée de labeur, je ne suis pas sûr qu’il eût été aussi condescendant. C’est très subjectif, me direz vous, mais après en avoir discuter avec la directrice de la crèche, il n’avait pas l’air d’avoir une grande estime à mon endroit, genre je suis totalement incapable d’autorité sur mes filles et que je devrais un peu plus m’impliquer.
Mais comme tout malheur à son bon, je tenais à lui dédier le premier billet de ce blog, qui n’aurait peut être pas vu le jour sans sa parfaite analyse des arcanes de l’âme humaine.
Désormais, il n’y a pas que des mauvaises mères, il y a aussi des mauvais pères. Qu’on se le dise.
J’aime beaucoup.
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La situation, peu conventionnelle et que j’aimerais aussi vivre un jour (avoir un conjoint au foyer, voir ce que ça fait d’être celle qui rentre du travail). Et la scène. Se pourrait-il qu’il y ait une suite ? J’attends la poursuite de l’année avec impatience… (et peut-être que la petite fille en découdra avec le père sentencieux pour protéger l’honneur de son papa, ce serait délicieux…
j’aimerais surtout que ma fille se fasse mordre par le gamin. Là, je pense que le paternel fera moins le malin.
Je ne sais pas combien de temps cela durera, mais l’expérience est passionnante. Mais ca m’amène a penser que les filles sont aussi macho que les gars
J’ai lu tes trois billets de blog et je m’y retrouve pleinement. Bravo pour ton écriture, les sujets que tu abordes et longue vie à ton blog.
Ce n’est pas parce qu’on appartient à la soi-disant caste dominante qu’on n’a pas l’impression d’etre exclu parfois.
Merci d’être passé et en espérant te recroiser