L’idée m’est venue en lisant Shaya hurler son énervement contre ceux qui ne lui autorisait pas le droit de discuter rugby sous (l’unique ?) prétexte que c’est une femme. C’est toujours amusant de voir qu’il y a encore des sujets sexués qu’on ne peut proprement aborder que si l’on est du bon sexe.
Parfois, ca peut arranger, comme changer une roue pour une femme ou faire le repassage pour un homme, mais dans l’ensemble, c’est assez énervant. C’est nier à l’autre sexe la possibilité de débattre sur un sujet qui ne le concerne traditionnellement pas. C’est aussi une façon de ne pas avoir à répondre à ces arguments parce qu’on n’est pas forcément à l’aise sur le sujet (on ne sait jamais, elle pourrait avoir raison. Je passerais pour quoi alors ?).
Et à ce petit jeu, hommes et femmes sont au même niveau. Combien de fois j’ai vue des amies cadres se faire sortir de décisions stratégiques parce que « Vous les femmes, vous avez toujours tendance à vous laisser envahir par vos émotions » (ce à quoi je répondrais que les hommes auraient beaucoup à gagner à mettre un peu plus d’empathie dans leurs décisions… mais bon).
Combien de fois lorsqu’il s’agit de discuter allaitement, contraception ou avortement (aucun lien entre les sujets), l’homme (et moi en l’occurrence) se fait renvoyer dans ces 22 parce que « Tu n’es pas concerné directement, parce que tu es un homme ». Ca dérange tant que ça un homme qui a un avis sur l’allaitement (qu’il soit pour ou contre, d’ailleurs).
Je pense qu’on arrive à ce genre d’extrémité quand on est à bout d’argument et que ce « recours au sexe » est l’argument ultime qui clôt le débat (souvent avant son commencement).Et à l’avenir, je serais d’avis d’utiliser un dérivé du Point Godwin pour marquer ce genre de pratique.
J’appellerais ça, le Point Maréchal en mémoire de Sylvain Maréchal, pamphlétaire révolutionnaire français qui à eu la bonne idée de publier, en 1801, un projet d’une loi portant Défense d’apprendre à lire aux femmes (lisez le, c’est édifiant).
Des avis ?
Absolument ! Prendre un dénominateur minimal, un détail (anatomique, ethnique, couleur de peau etc.), pour exclure du débat est une tactique argumentaire très pratique… quand on n’a plus d’arguments ! Bien vu
Après… j’avoue que cela dépend si l’on parle d’un sujet intellectuel, et là pas d’exclusion qui tienne, ou d’un ressenti qui implique parfois d’être intimement convaincu que non, l’autre ne peut pas comprendre parce qu’il n’a pas vécu la même situation (des sujets tragiques, une fausse couche par exemple, les camps de déportation, ou bien beaucoup plus léger, par exemple pour moi le fait d’être une femme occidentale en Inde. Les hommes vivant ici essaient de comprendre la difficulté que c’est (regards, attouchements, objet d’attention permanent etc.) mais ne peuvent pas le ressentir viscéralement et bien souvent diront de ne pas s’en faire, d’oublier, mais un homme ne peut pas savoir ce que c’est que d’être regardé comme une femme… et inversement… ou bien me trompè-je ?). Mais là, on est dans le domaine du ressenti, pas de l’intellect
Le point Maréchal c’est une bonne idée, mais Maréchal (nous voilà…). Et le point G (ah non, on a dit non…)… 😉
en rhétorique, on appelle ça un raisonnement fallacieux (et j’en connais un rayon).
), je sais que mon point de vue n’est pas équivalent de celui d’une femme (et pour cause), mais cela ne m’empêche pas d’avoir un avis.
Maintenant, ce n’est pas parce que l’on n’a pas la même approche des choses qu’on n’a pas envie de faire entendre ses arguments.
Sur la fausse couche (je connais également le sujet
Différence ne veut pas dire opposition, non ?
En fait, je reviens parce que mon raisonnement ne tient pas justement, hihihi !
Effectivement, là je me fondais sur une opposition hommes/femmes, l’un ne pouvant pas ressentir ce que ressent l’autre (pour la fausse couche effectivement… et j’aurais du aller plus loin, la femme ne peut pas non plus comprendre et ressentir ce que ressens l’homme, impuissant, exclu parfois etc.). Donc absolument, pour avoir un avis (donc dans le domaine intellectuel), l’argument du sexe ne tient pas ; et pour ressentir non plus puisqu’il s’agit d’une différence d’expérience et non de sexe. Donc il y a bien un point M du discours…
a moins qu’on ne découvre que l’accouchement est un construit social (non, laisse, ca me fait plaisir), il y a une différence incontournable entre la femme et l’homme. Cela étant dit, la différence n’est pas un frein à l’empathie
J’ai toujours changé ma roue toute seule. La seule fois où j’ai eu besoin d’aide extérieure c’est parce que la neige avait fait rouiller la jante et impossible de l’extraire.
Après le point G, le point M? 😉
et après on dit que ce sont les hommes qui ne pensent qu’à ça…
Je me demande sur quel fuseau horaire il est ton blog … 1h43??? Really?
(On a jamais dit qu’il n’y avait que les hommes qui ne pensaient qu’à ca … :p )
laisse moi le temps de parfaire mes réglages 😉
(et vous le dites quand ça vous arrange)
Teu teu ne va pas faire des généralités!
pas mon genre
Apprendre à lire aux femmes ? Quelle mauvaise idée, après elles commentent sur les blogs.
Quelle horreur !!!
Perso, je fais tout ce que je peux pour éviter que la mienne ne mette la main sur un livre
(Avec l’équivalent de 9 bibliothèques Billy, c’est pas tous les jours facile)