• Accueil
  • Néo Macho Man
  • Tranches de vie
  • Pause Café
  • Carnet de Pliage
  • Qui suis je ?

On sait enfin ce qu’est un bon père… enfin presque

déc 12, 2013 ~ 11 Commentaires ~ Par Greg

Sur les conseils d’une amie sur Twitter, j’ai acheté le numéro de décembre 2013 de Psychologies Magazine. Je sais, je ne devrais pas m’en vanter, mais j’ai une bonne excuse : ils ont fait un dossier sur « Qu’est ce qu’un bon père ? ». Comme c’est une question qui me taraude, je me suis plongé dedans. (Shaya ferait remarquer qu’il y a aussi un article sur la mauvaise foi, mais je ne vois vraiment pas le rapport).

Pour être franc, je dirais que ce dossier n’est pas trop mal fait même s’il souffre des travers classiques de ce genre de dossier qui sont la définition de la place du père au travers des yeux de la femme et mise en avant de ce rôle quasiment exclusivement autour de la grossesse. Comme si ça n’intéressait personne qu’un homme s’occupe d’un ado…

Patriiick

Le fameux numéro de décembre

Je sais que je ne suis pas forcément représentatif de ce que font ou veulent les hommes en matière de parentalité (si tant est que l’on sache ce qu’ils veulent vraiment). Il n’empêche que tout cela ne fait pas avancer beaucoup « la cause » même s’il y a quelques points que j’ai trouvé intéressant.

Pourtant, je dois avouer que c’était mal parti. Derrière le gros titre du dossier, vous trouvez des questions de relance « Ce qu’attendent les mères », « Comment partager l’autorité ? », Nos conseils aux parents séparés » ou bien « Le père peut-il remplacer la mère ? ». Je me préparais à prendre mon Mopral pour mon ulcère mais la lecture du dossier m’a « rassuré ».

Passons le reportage à la maternité de l’hôpital Necker, il est d’une niaiserie confondante pleine de bons sentiments  de ces pères qui masquent leur angoisse par une « attitude de coach », étouffant la mère par ses conseils (et parfois sa présence excessive) tel tout nouveau converti qui se respecte.  Discours typiques de ce qu’on a tendance à appeler les « nouveaux pères », mais qui risquent de ne pas survivre à l’épreuve des pleurs nocturnes et du vomi. Comme m’a appris Poule Pondeuse « Avant on a des principes, après on a des enfants ».

J’exagère surement dans ma lecture, mais on ne parle des pères qu’autour de la période des couches. Avec l’absurdité le projet de loi sur le congé parental, le père doit être présent. Moi je veux bien, mais il ne me semble clairement pas acquis qu’un homme qui réussit à se dégager 6 mois de temps quand son enfant est petit soit particulièrement présent et égalitaire dans les tâches quand l’enfant entre à l’école. Mais bon, c’est tellement attendrissant un homme avec un enfant dans les bras… (Soupir)

Malgré une entrée de matière quelque peu décevante, la suite présente bien la complexité (à mes yeux) de la paternité contemporaine, entre absence de modèles paternels à suivre et ambiguïté des femmes sur la place qu’elles acceptent de faire REELLEMENT auprès de l’enfant (oui, je sais), c’est toujours très difficile de se faire son propre chemin, surtout quand l’image de l’homme en tant que père n’est jamais bien glorieuse dans les médias. Le dossier présente la paternité comme une espèce de synthèse improbable entre le rôle social du père où l’égalité est de mise et fonction symbolique utile aux représentations de l’enfant. Que l’homme et la femme puisse prétendre aux mêmes aptitudes à s’occuper d’un enfant (ou de s’épanouir professionnellement, soit dit en passant) me semble une évidence. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de liens entre 9 mois de grossesse et la compétence pour changer une couche ou poser un jour enfant malade. En revanche, le fait d’avoir la même légitimité implique il forcément que le père et la mère doivent prétendre aux mêmes « fonctions » auprès de l’enfant ? Et là, je suis beaucoup moins à l’aise avec le sujet. N’y a-t-il pas une place à la complémentarité entre le père et la mère auprès de l’enfant. Et s’il y a complémentarité, quels en sont les contours ?

La complémentarité. Le mot est lâché.

Si j’en crois les tenants du Genre à ma gauche, les rôles auprès de l’enfant sont des construits sociaux qu’il faut abandonner pour laisser place à une stricte égalité (oui je sais, c’est plus  compliqué que ça, mais je ne pense pas me tromper de beaucoup quand même).

Si j’en crois les Traditionnalistes à ma droite, les rôles sont naturellement établis entre une mère fusionnelle et un père autoritaire (notez que je range volontiers les freudiens et affidés dans le clan des Traditionnalistes).

Entre les deux, je dirais que je ne sais pas trop. J’ai du mal à penser que la notion même de grossesse n’induise pas une asymétrie dans la relation à l’enfant (Je me garderais bien de quantifier ou qualifier cette asymétrie). Je me méfie de la notion de « fonction symbolique » du parent car c’est une extraordinaire façon de mettre l’individu dans une case et de l’y maintenir. Cela dit, il devrait être possible d’imaginer une situation intermédiaire. Mais pour l’instant, je ne l’ai pas trouvé.

En résumé, s’il ne casse pas 3 pattes à un canard, ce dossier m’a apporté plus de questions que de réponses. C’est pas aujourd’hui que je saurais ce qu’est un bon père :-\

Des avis sur la questions ?

Vous aimerez aussi

No related posts.

Classé dans Néo Macho Man - Libellé complémentarité, parentalité, psychanalyse, psychologie
Twitter • Facebook • Delicious • StumbleUpon • Courriel
←
→

11 Commentaires

  1. mmedejantee's Gravatar mmedejantee
    12/12/2013 at 06:40 | Permalink

    Personnellement, j’aime l’idée d’un rapport père-mère (vis à vis de l’enfant) en co-construction permanente: ce qui peut être vrai pendant la grossesse, les premiers jours de l’enfant peut évoluer (dans plein de sens d’ailleurs! Je pense à la fois à celles qui vivent ça de façon très fusionnelle comme à celles qui ont du mal au début à reconnaître leur enfant comme le leur), comme par la suite (en fonction des aspirations professionnelles, personnelles, de la fatigue et lassitude de chacun, des goûts aussi!). Je crois qu’il est fondamental de ne jamais rien s’interdire au prétexte que tel ou tel rôle/tâche est traditionnellement attribué au père ou à la mère, tout en veillant à ce que globalement les rôles s’équilibrent et s’inversent de temps à autres…

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      12/12/2013 at 07:00 | Permalink

      Je suis globalement d’accord. Mais c’est une question d’equilibre

      Reply
  2. Petite maman's Gravatar Petite maman
    12/12/2013 at 10:40 | Permalink

    Complémentarité !!! Mais oui voilà le mot juste !!!
    On parle partout d’égalité, mais c’est pour moi une utopie !! Il doit y avoir une égalité des droits, une égalité des chances, égalité dans le salaire ect… Mais au delà, c’est nier la nature même de l’humain et des différences fondamentales de l’homme et de la femme ! Je rêverais pisser debout, mais la nature ne m’a pas doté d’un instrument suffisant ! Par contre j’ai la chance d’avoir porté nos enfants ! Je n’ai pas la force suffisante pour soulever mes enfants à bout de bras pour leur faire l’avion, mais j’aime faire des séances de travaux manuels avec mes filles ! Il leur fait des cours de tennis, je leur fais des cours de peinture, quoi que l’inverse serait possible, ce n’est qu’une question de goût ! C’est moi qui fait les bains, c’est pas son truc, et ça m’arrange parce-que moi je déteste faire à manger !
    La complémentarité ! C’est ce qui fait la base du couple, et finalement le couple parental aussi !
    Et qui peut définir un bon père en fonction de ce qu’il fait ?? Est ce que mon mari serait un mauvais père parce-que il ne donne pas les bains ? Parce-que il ne s’occupe pas des devoirs ??? Et moi je deviens soudainement une bonne mère parce-que je fais moi-même les petits pots de mon fils, alors que j’étais jusque là une mauvaise mère parce-que j’ai refusé d’allaiter mes enfants !
    Est-ce qu’il faut définir des actes pour savoir si on est de bons parents ?? Est-ce que je ne suis pas à ma place en étant celle qui pose le cadre ?
    Je crois personnellement qu’être un bon parent (père ou mère) ne se défini pas, ça se vit ! Quelle que soit la place de chacun, la répartition des tâches, la définition des rôles, être un bon parent c’est avant tout aimer ses enfants, être présent et partager des moments avec eux. Pour le reste on fait au mieux, on fait des erreurs, on cherche, on se remet en question.
    Je pense qu’à partir du moment où on se pose ce genre de questions, c’est qu’on est assez ouvert pour se remettre en question, ce qui assure, presque à coup sur, d’être un bon parent puisqu’on cherche alors le meilleur pour eux et qu’on s’en donne les moyens !
    Faire des erreurs ou des mauvais choix ne font pas de nous de mauvais parents.
    Pour définir ce qu’est un bon père (je dirais bon parent, parce-que mettre un enfant au monde ne fait pas de nous des bonnes mères), peut-être serait-il plus facile de définir ce qu’est un mauvais parent. C’est pas compliqué : maltraitance, désintérêt, violence, pas de présence, pas de partage etc…

    Heu enfin j’ai pas lu l’article et je me suis laissée emporter ! :)

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      16/12/2013 at 07:55 | Permalink

      Pour la définition du mauvais père, je te conseille http://www.mauvaispere.fr/2013/09/24/boldog-szuletesnapot/ :-)

      Reply
  3. Shaya's Gravatar Shaya
    12/12/2013 at 12:30 | Permalink

    (J’attends toujours de savoir ce que ça a donné le test sur la mauvaise foi ;-)) (si si j’y tiens)

    Reply
  4. Une souris bleue's Gravatar Une souris bleue
    12/12/2013 at 15:34 | Permalink

    Un bon père aime ses enfants 😉 Ben oui je vis dans le monde des bisounours !

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      16/12/2013 at 07:56 | Permalink

      ca me semble une bonne base effectivement

      Reply
  5. Cédric's Gravatar Cédric
    12/12/2013 at 16:03 | Permalink

    Impossible de ne pas être d’accord d’autant que j’ai aussi allègrement piétiné le sujet sur mon blog.

    Je viens de commencer un petit bouquin* qui semble savoir remettre les pendules de l’égalité à l’heure, même si ce n’est pas son sujet. Il montre que du chemin reste à faire dans la prise d’intérêt des hommes en matière de puériculture, mais que si les rôles parentaux sont interchangeables, leur réalité et leur symbolique ne l’est pas.
    Autre chose intéressante, les « nouveaux pères » auraient tendance à reprendre un rôle plus « traditionnel », une fois passée la période des couches… Les rôles sont donc en constante évolution, selon les gens, les couples, mais aussi l’age et le sexe des enfants. Mmedejantee a raison ; il ne faut rien s’interdire (et ne rien interdire à l’autre) l’équilibre se fera alors et évoluera naturellement (ou pas…).

    Ce qui me pose toutefois un problème dans beaucoup de publications sur la place du père (je n’ai pas lu celle de psychologie magazine) est, qu’elles prônent l’égalité stricte ou la séparation traditionnelle, elles ont tendance à oublier que l’important – et je rejoins là le commentaire de Petite Maman – est que l’enfant ait les parents dont il a besoin. Et un parent qui se force ou qui culpabilise, c’est loin d’être idéal.

    (* Je ne l’ai pas fini, je ne recommanderai donc que les 75 premières pages de « Chacun cherche un père » de Marcel Ruffo.)

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      16/12/2013 at 07:58 | Permalink

      vaste débat. Je lirais avec attention ton résumé de Rufo 😉

      Reply
  6. Phil's Gravatar Phil
    16/12/2013 at 07:37 | Permalink

    C’est tout de même un sujet qui a occupé toute la vie professionnelle de Bettelheim depuis « la psychologie des contes de fées » au « Pour être des parents acceptables ».

    En deux lignes, il ne suffit pas d’aimer : il faut être soi-même, laisser être l’enfant et l’aider à être selon sa finalité à lui et non celle que l’on lui souhaite/destine/rêve.

    Il a été très décrié Bettelheim, mais il a dit beaucoup de vérités, c’est sûrement le pourquoi de ces attaques personnelles.

    Reply
    • Greg's Gravatar Greg
      16/12/2013 at 07:48 | Permalink

      depuis le temps que je me dis qu’il faudrait que je le lise…

      Reply
  •  

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ma prose

  • Bonne fête Papa
  • Le parent face au silence de l’Institution
  • I know the russians love their children too
  • I hope the russians love their children too
  • Les attentats de Paris et la boite de pandore

Méta

  • Connexion
  • Flux RSS des articles
  • RSS des commentaires
  • Site de WordPress-FR

De quoi cela parle ?

3615 Mylife Bande dessinée Barbe cinéma Comptine congé parental coup de coeur Coup de gueule crèche cuisine dogmatisme Effet de mode Fait divers Fifille féminisme grosse fatigue grossesse Histoire vécue idée à la noix introspection la petite enfance masculinisme Mauvais Père morsure origami papaoutai parentalité Pause existentielle princesse publicité retraite rituel du soir Rouen rythmes scolaires réforme stromae Théorie du complot théorie à 2 balles Tyrannie télévision Victoire personnelle vie parisienne vincent peillon école égalité

Pure Line theme by Theme4Press  •  Powered by WordPress Blog d'un Mauvais Père