Conseil #1 : tu as le même potentiel génétique que ta femme pour t’occuper de ton môme
C’est un conseil à double tranchant car il veut dire que tu n’as pas d’impossibilité fonctionnelle à changer une couche, à donner le biberon ou à te lever la nuit pour voir pourquoi ton enfant pleure.
Il veut aussi (et surtout) dire que contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, tu es totalement capable de t’occuper de ton enfant. 9 mois de grossesse ne préjugent pas d’une quelconque compétence à la parentalité et, dans le cas d’un premier enfant, tu deviens parent exactement au même moment.
Je ne dis pas que le lien mère-enfant n’existe pas. Je dis juste que le lien père-enfant me semble tout aussi valable.
Conseil #2 : quand t’as pas le choix. Bah t’as pas le choix et râler ne fait pas avancer les choses
Quand tu te trouves face à la couche de ton enfant qui gigote (ton enfant, pas la couche), y a qu’une seule chose à faire. C’est y aller. Dire que cela pue ou que c’est pas facile, c’est peut être vrai, mais ça ne fera pas avancer le bazar. S’occuper d’un enfant, ça s’apprend en faisant. Dis toi que la prochaine couche se passera mieux.
Conseil #3 fait les choses comme tu le sens. Pas forcément comme ta femme veut que tu les fasses
C’est un peu la résultante des 2 premières règles. A priori, tu es tout à fait capable de bien t’occuper de ton enfant. Si tu n’as pas l’habitude de faire quelque chose, fait le : tu apprendras au fur et à mesure à ta façon. Dis toi également que si ta femme peste et t’explique la bonne façon de faire, propose lui de la laisser faire et de ne pas se plaindre si elle fait tout. Oui c’est de la provocation, mais on ne peut pas avoir tout et son contraire. Tu es un père, pas un employé.
Conseil #4 des générations de crétins ont réussi leurs mômes. Y a aucune raison que tu ne réussisses pas
Tu n’es ni le premier, ni le dernier à te poser des questions existentielles. C’est plutôt normal. Ce qui est également normal, c’est que ta femme se pose également plein de questions. Parlez en ensemble et dites vous bien qu’il y eu beaucoup d’enfants épanouis avant l’apparition de Dolto. Alors lâchez vos livres et lancez vous. Vous ferez des erreurs, comme tout le monde.
Conseil #5 Ne t’implique pas dans la paternité pour obtenir de la reconnaissance
Entre tes parents qui ne comprennent pas trop qu’un homme s’investisse à la maison, ton patron qui te demande si tu as pris ta demi-journée quand tu pars à 17.00 pour récupérer ton enfant à la crèche, les psychanalystes qui te disent que tu ne sers à rien et les féministes qui te diront que, de toutes les manières, tu es un vil oppresseur, il te faudra parfois beaucoup de courage pour continuer ton chemin. Si tu veux t’impliquer auprès de tes enfants, c’est surtout parce que tu en as envie (si tu n’en as pas envie, pourquoi as tu voulu un enfant ?).
Cette envie, elle ne s’explique pas. Elle ne se justifie pas. Un enfant, ça se fait à deux et pas que pour la conception. Si la paternité apporte son lot de tracas, elle apporte aussi (et surtout) son lot de bonheurs. Soit fier de ce que tu fais parce qu’il y a de quoi.
Et même si tu n’as pas l’impression de faire beaucoup, dis toi que plus nous serons nombreux à nous impliquer entièrement, plus les gens trouveront cela normal.
Bonjour,
mais tu tombes très juste (bon, pour les psys, ça dépend lesquels). Court, clair concis, je noterai cette belle phrase : « plus nous serons nombreux à nous impliquer entièrement, plus les gens trouveront cela normal ». C’est tout. C’est énorme.
On te sent un peu agacé
Arrête je vais rougir
Comme Cédric, mais c’est sur les féministes que je préciserai que ça dépend (ça dépasse).
Donc comme Cédric, « plus [vous serez] nombreux à [vous] impliquer entièrement, plus les gens trouveront cela normal ».
Bonjour,
je suis Fanny Morel, journaliste en formation à l’IPJ (Paris). Je réalise un reportage télé jeudi sur les pères qui ont décidé de prendre un congé parental longue durée. Seriez-vous intéressé pour témoigner?
N’hésitez-pas à me répondre sur : fannymorel6@gmail.com