Les activités sportives des filles me permettent souvent de croiser d’autres parents. La plupart du temps, ce croisement se résume à un bonjour poli. Quelquefois, quand les enfants s’entendent bien, on discute, on tisse des liens (surtout quand on a affaire à un autre papa qui attend à la sortie de la gymnastique).
C’est là que je l’ai rencontré, lui, qui vient d’un de ces pays de l’ancienne URSS où la vie ne doit pas être une sinécure. Avec son français plus qu’hésitant, il m’expliquait qu’il était pas simple de s’insérer. Dimanche dernier, je l’ai emmené avec sa fille à une compétition. Je l’ai regardé regarder sa fille, être limite en panique quand il ne la voyait pas, exploser de joie quand il a vu que nos filles avaient fait un podium.
Je sais que ce qui m’est passé dans la tête est surement plein de préjugés, mais je me suis demandé ce qu’il avait du vivre pour quitter son pays, sa culture, partir quelque part où il ne semble pas avoir de familles ni d’amis, où il maîtrise peu la langue. D’autant qu’il est tout seul, sa femme étant partie de l’autre côté de l’Atlantique pour du travail.
La façon qu’il avait de couver sa fille, de traverser toute la ville pour lui permettre de faire une activité qui lui plait. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti petit. Peut être parce que je le trouvais tellement « grand » dans sa paternité.
Il m’a fait penser à cette vieille chanson de Sting : Russians. Une phrase revenait tout le temps : « I hope the Russians love their children too » (J’espère que les Russes aiment aussi leurs enfants). J’ai mis 25 ans à trouver la réponse, et c’est oui.
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